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L’AVANT SCÈNE

PRÉSENTE

LA RÉPÉTITION

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SYNOPSIS :

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Pendant les répétitions de sa pièce « Le Médecin Malgré Lui », Molière fait appel au médecin du Roi pour l’aider sur certaines scènes.

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PERSONNAGES (X12) :

Molière, Armande Béjart, Le Médecin, Charles Varlet de La Grange, Geneviève Béjart,

Edmé Villequin, Catherine Leclerc, Louis Béjart, Philibert Gassot , André Hubert, Julien Bedeau, Baron                                

                                                             

                                                                

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DÉCOR :

Une scène de théâtre

Pièce en deux actes, à la suite de laquelle il est possible de jouer « Bain Royal » et la « Tortue » car ces trois pièces ont un personnage commun (Le médecin) et peuvent être enchainées pour ne former qu’une seule pièce.

 

 

ACTE I

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PERSONNAGES : Molière, Armande Béjart, Le médecin, Charles Varlet

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Musique :

 

(La scène s’ouvre sur Molière et Armande qui répètent la scène de la dispute du Médecin Malgré Lui)

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Molière :

(En colère)

Non je te dis que je n’en veux rien faire, et que c’est à moi de parler et d’être le maître.

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Armande :

(En criant)

Et je te dis moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie et je ne me suis point mariée avec toi pour souffrir tes fredaines.

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Molière :

O la grande fatigue que d’avoir une femme ! Et qu’Aristote a bien raison quand il dit qu’une femme et pire qu’un démon !

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Armande :

Voyez un peu l’habile homme avec son benêt d’Aristote.

(Le médecin entre sur scène en entendant la dispute)

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Le Médecin :

Houlà, houlà, il me semble que je n’arrive pas à point nommé.

(Il fait demi-tour et s’apprête à sortir de scène)

Je repasserai plus tard.

​

Molière :

Au contraire, je vous attendais.

Ne vous inquiétez pas, il ne s’agit que d’une scène.

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Le Médecin :

Ça pour une scène, c’est une sacrée scène de ménage

 

Molière :

Vous n’y êtes pas, nous répétons avec Armande une scène de ma prochaine pièce de théâtre.

​

Le Médecin :

Hé bien permettez moi de vous féliciter, c’est tellement bien joué que j’y ai cru.

​

Armande :

Merci mais il nous faut encore la travailler.

​

Le Médecin :

Alors qu’est ce qu’il lui arrive au Molière ?

Soucis pulmonaires, problème d’artères ?

​

Molière :

Rien de tout cela, je vous ai fait venir pour une toute autre raison.

​

Le Médecin :

Vous m’intriguez

​

Molière :

C’est au sujet de ma nouvelle pièce.

Elle débute par une dispute entre un mari qui se nomme Sganarelle et sa femme qui s’appelle Martine.

​

Le Médecin :

Ça je l’ai vu oui ou plutôt je l’ai entendu.

​

Molière :

Sganarelle est bûcheron et Martine lui reproche de dépenser tout leur argent et de passer son temps à jouer et à boire.

A la fin de la dispute le mari bat sa femme.

​

Le Médecin :

Un homme qui boit et bat sa femme, tout ceci me paraît normal.

Je ne vois toujours pas le fait de ma présence ici.

 

Molière :

Patience j’y viens.

Pour se venger des coups reçus, Martine fait croire à deux autres personnages de ma pièce que Sganarelle est médecin.

​

Le Médecin :

Ah d’accord, et vous voudriez que je joue le rôle de ce Gargamel !

​

Molière :

Pas du tout, c’est moi qui joue le rôle de Sganarelle dans la pièce.

​

Le Médecin :

J’aime mieux ça, car entre nous je ne crois pas être doué pour jouer la comédie.

​

Molière :

Ne soyez pas modeste, pour être le premier médecin du Roi, il faut être un excellent acteur, j’en suis sûr.

Mais là n’est pas le propos.

Si je vous ai fait venir c’est pour me dire comment un bûcheron peut arriver à se faire passer pour un médecin ?

​

Le Médecin :

Un bûcheron en médecin ! L’imposture me semble difficile à dissimuler, il faut m’en dire plus.

​

Molière :

Il va devoir soigner la fille de Géronte, un autre personnage de la pièce.

​

Le Médecin :

Et de quels maux souffre t elle ?

​

Molière :

Elle est devenue muette.

​

Le Médecin :

D’un point de vue médical, une personne est muette du fait qu’elle a perdu l’usage de la parole.

 

Le Molière :

En fait, elle feint d’être muette car elle refuse de se marier contre son gré.

​

Le Médecin :

Entre nous, qu’une femme soit muette, c’est peut-être une maladie mais c’est surtout une chance pour son mari, vous ne croyez pas ?

​

Armande :

(Vexée) Je vous remercie.

​

Molière :

Il plaisante…cependant je note la remarque, elle pourra me servir (Il note avec une plume sur une feuille posée sur une table).

​

Le Médecin :

Bien sûr que je plaisante Armande…

C’est de l’humour ma grande.

​

Molière :

Je voudrais savoir comment Sganarelle doit se comporter pour se faire passer pour un médecin auprès de Géronte.

​

Le Médecin :

Pour qu’un bûcheron se fasse passer pour un médecin, il faut que Géronte soit naïf, très naïf.

​

Molière :

Il le sera !

​

Le Médecin :

Il faudrait tout d’abord que Gamelle porte des habits dignes de sa fonction, comme une robe par exemple.

​

Molière :

C’est noté, une robe pour SGA NA RELLE !

​

Le Médecin :

Il faudrait aussi qu’il parle latin, cela rendrait mortadelle plus crédible.

 

Molière :

(Agacé) Sganarelle, il s’appelle Sganarelle !

Des notions de latin, voilà qui est intéressant !

Lesquelles par exemple ?

Vous devez en connaître.

​

Le Médecin :

(Embarrassé)

Bien sûr que j’en connais…heu…par exemple…

Véni, vidi, vici.

​

Molière :

Parfait (Il note) et ça veut dire quoi exactement ?

​

Le Médecin :

Heu…Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.

​

Molière :

Quel rapport avec la médecine ?

​

Le Médecin :

(Hésitant)

Heu…le médecin est venu, il a vu le malade et heu…il a vaincu la maladie.

​

Molière :

Pourriez-vous me citer une autre expression latine ayant un réel rapport avec la médecine ?

​

Le Médecin :

Oui bien sûr (Il réfléchi) heu…Errare humanum est.

​

Molière :

(Il note) Très bien…et ça veut dire quoi ?

​

Le Médecin :

L’erreur est humaine

​

Molière :

L’erreur est humaine !!?

Je dirais plutôt, l’erreur est médicale !

​

Le Médecin : 

On n’est pas à l’abri d’une petite erreur de diagnostic en effet.

Cela peut arriver parfois, mais c’est très rare.

Très peu de patients se plaignent, je vous rassure.

​

Molière :

Vous les médecins vous êtes tranquille, on n’a jamais vu un mort se plaindre du médecin qui l’a tué.

​

Le Médecin :

C’est pas faux.

​

Molière :

Armande, allez chercher le reste de la troupe.

Nous allons profiter de la présence du médecin pour répéter certaines scènes de l’acte II.

​

Armande :

Très bien, j’y vais. (Elle sort de scène)

(Charles Varlet de La Grange entre sur scène)

​

Charles :

Excusez-moi pour le retard

​

Molière :

Ce n’est pas grave Charles.

Nous avons interrompu la répétition de la scène I de l’acte I.

​

Charles :

Nous ne répétons plus la scène avec le voisin de Sganarelle ? (Il se met à tousser)

​

Le Médecin :

Mais que vous arrive t-il mon ami ?

(Il s’approche de Charles) le teint blafard, l’œil vitreux…montrez-moi votre langue ! (Charles tire la langue) elle est plus chargée qu’une mule !

Cela sent l’infection.  

​

Charles :  

C’est vrai que je ne suis pas en forme aujourd’hui.

Mais qui êtes-vous ? Un comédien ? 

​

Molière :

Presque ! C’est un médecin, le médecin du Roi.

​

Le Médecin :

Il faudrait peut-être songer à faire une petite saignée ou une petite purge pour vous ragaillardir.

​

Molière :

Vous verrez cela plus tard.

(Il s’adresse à Charles)

Je l’ai fait venir pour avoir ses conseils sur les scènes avec le médecin. Vous pouvez donc rentrer chez vous vous reposer, nous reprendrons votre scène demain.

​

Charles :

Très bien, je me retire (Il sort de scène)

​

Le Médecin :

(Pendant que Charles sort)

La saignée ou la purge…pensez-y.

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NOIR (Fin Acte I)

​

Musique :

 

Si cette pièce vous intéresse et que vous souhaitez connaître la suite, n’hésitez pas à me contacter ICI.

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